Le paperclay, ou terre papier, est une technique de création en argile utilisée par les céramistes et les chercheurs du monde entier. Cette technique se distingue fondamentalement de l’argile traditionnelle par le système de construction de l’objet en céramique, le temps de séchage, le poids de l’objet fini et la résistance physique offerte par cette technique de création, résistance thermique ou aux chocs. On découvre cette technique ensemble.
Le paperclay : c’est quoi ?
Des fibres végétales et de l’argile, voilà les 2 ingrédients de la terre papier !
Les fibres peuvent être :
de la cellulose, comme celle des mouchoirs en papier ou du papier toilette (le plus économique) ;
des fibres végétales.
Comment faire du paperclay ?
Le papier est coupé à la main, en très petits morceaux et trempé dans l’eau pendant 48 heures. Surtout, n’ayez pas l’idée d’utiliser du papier plastifié ou imprimé (donc pas de page de magazine). Naturel, on a dit. Alors pensez biodégradable.
À la fin de la période de trempage, le papier est broyé et mélangé au mixeur. Pour ne pas abîmer votre appareil électrique, vous pouvez ajouter de l’eau dans le seau de papier mâché.
Vient ensuite une étape fastidieuse, mais essentielle : le tamisage du papier. À l’aide d’un tamis (on conseille une trame 200), filtrer le mélange eau+papier que vous avez broyé.
Astuces paperclay !
Laissez la matière se déposer, et l’eau remonter, sans presser la pulpe pendant 24 heures ;
utilisez un bas, ou un collant pour un tamisage fin et écologique. Avec la pâte obtenue, on fabrique la pâte céramique, qui variera dans sa composition en fonction de l’usage qui lui sera donné.
Le paperclay, pour quoi faire ?
En général, la pâte terre papier est applicable à toute technique céramique, en tenant compte du fait que plus la quantité de pâte à papier incorporée est élevée, moins elle deviendra plastique. Donc plus vous ajoutez de papier broyé à votre terre, moins elle sera modelable comme vous le souhaitez.
Nos conseils pour utiliser le mélange terre papier :
pour le modelage : 35-40 % de pâte et 60-65 % de barbotine ou d’argile ;
pour les plaques : 50 % pulpe et 50 % barbotine ou argile ;
avec de la porcelaine : 50 % de pulpe et 50 % barbotine pour la porcelaine ;
la technique coulée : ce n’est pas trop justifié ;
en sculpture : c’est une pâte très pratique, car elle réduit le poids des œuvres ! Elle favorise donc le transport et le support d’œuvres plus imposantes. Pensez que le mélange de paperclay peut être appliqué sur une structure en fil de fer, notamment pour la sculpture. Attention cependant, ce fil doit résister à une chaleur jusqu’à 1020° ;
idéal pour les réparations : le paperclay colle beaucoup mieux que d’autres produits du commerce. Pour que ça marche, les plaques doivent être à l’état de cuir ou à l’état sec pour réaliser les joints (avant la première cuisson donc). Il n’y a pratiquement pas de préparation, car le mélange adhère par pression. Le paperclay est plus dur que les pâtes sèches sans cuisson. Il peut aussi être ajouté à sec, sur des pièces cuites qui ont cassé.
La terre papier, comment ça marche ?
Vous l’avez compris, le mélange de paperclay est multi-usage, il est bon pour tout faire en céramique. Mais comment ce mélange entre l’argile et le papier fonctionne ? Tout simplement, le papier (ou les fibres végétales) brûlent et disparaissent à la cuisson. Les fibres ne résistent pas à la très haute température. Ainsi, de l’air est enfermé dans l’argile et crée une solidité sans comparaison.
Le papier ou la fibre brûlent dès le biscuit. Attention cependant, pour les plus avancés, la courbe de cuisson ne doit pas dépasser 75° par heure. Cette pâte céramique est cuite à des températures comprises entre 900 et 1250º.
Une fois la cuisson de biscuit réalisée, le paperclay est décoré comme toute autre argile. Vous préférez quoi, vous : engobes, émaux, ou les deux ?
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